Incipit du diable au corps
INTRODUCTION
Radiguet est un jeune auteur français considéré comme un écrivain de l’après-guerre. Après avoir sympathisé avec le courant dadaïste. Il s’inscrit dans le courant surréaliste où il publie quelques poèmes mais il va assez rapidement prendre attache avec un courant plus classique. Le diable au corps s’inscrit dans ce mouvement. On peut ici se demander comment Radiguet présente ce roman quelque peu subversif. Nous verrons dans un premier temps un début de roman classique évoquant des questions habituelles de l’incipit romanesque puis l’étude d’un plaidoyer sur son écriture et termineront par l’évocation d’un apologue immorale.
I) UN DEBUT DE ROMAN TRES CLASSIQUE
• Mvt du texte : plusieurs §, le 1er assez long plus 3 autres très courts => aspect fragmenté des réflexions du narrateur.
• Il répond aux questions habituelles de l’incipit romanesque. Le narrateur est désigné dès le premier mot- « je »- comme personnage principal et le mot « homme » nous révèle qu’il s’agit d’un homme. La deuxième phrase informe sur l’époque-la guerre-en même temps que sur l’âge du personnage « douze ans » et le début du deuxième paragraphe indique le lieu, F… au bord de la Marne. Temps = imparfait / PS mais quelques particularité : nombreux présent de vérité générale : « La sensualité, qui naît avec nous » / « la cloche existe » => dimension universelle + emploi du futur « mes camarades garderont ». Récit certes rétrospectif… mais « à chaud », sans recul réel.
• L’énonciation mérité toutefois d’être étudiée de plus près :
- le narrateur apparaît dès la 1° ligne mais il n’est pas nommé (il ne le sera jamais)
- ce « je » parcourt tout l’extrait. Il s’y superpose plusieurs « on » / « nous » qui représente « les très jeunes garçons » « mes camarades » qui avaient « douze ans » lors de la déclaration de la 1ère « guerre » mondiale => « je ne sis pas le seul ». Il s’oppose aux adultes « mes parents » / « âinés » mais