En quoi l’emploi du point de vue interne contribue-t-il à l’intensité dramatique de ces scènes ? (sujet bac 2011)
Le corpus est constitué de quatre extraits romanesques qui, tous, relatent la confrontation d’un personnage avec la mort. Dans le premier tiré de Pauline, Dumas rapporte l’affrontement du comte Horace de Beuzeval avec une mère tigresse. Dans le second issu de la Débâcle, Zola nous fait vivre la mort du soldat Rochas. Le troisième, à la fin de la Condition Humaine de Malraux, retrace le suicide du révolutionnaire communiste Kyo, tandis que le dernier, dans un Balcon en Forêt de Julien Gracq, relate l’étonnante expérience d’un officier blessé. En quoi la focalisation interne contribue-t-elle à l’intensité dramatique de ces scènes extrêmes ?
Il faut d’abord s’entendre sur ce que signifie la formule. En effet « dramatique » a plusieurs sens : celui d’un rapport avec l’action théâtrale, celui de « vivement émouvant », et enfin l’acception moderne de « pénible, très triste ». Examinons donc comment la relation des événements perçus au travers de la psychologie et de l’affectivité du personnage romanesque apporte une intensité émotionnelle ou pathétique au récit.
Si le narrateur observe de l’extérieur seulement ce que ses personnages accomplissent, comme dans le premier extrait, le lecteur lit une bande dessinée, ou voit un simple film d’action. Il ne saura rien des sentiments intimes du jeune homme frêle dont l’ « âme est un abîme d’où rien ne sort ». Il notera uniquement que les témoins éprouvent un remords de « honte ». En revanche ce traitement laisse entière l’incertitude sur le sort du jeune téméraire, il préserve le coup de théâtre final.
À l’opposé, les trois autres textes nous livrent l’intériorité du héros agissant. Le premier intérêt d’une telle