Incivilités
Dans le cadre de ma pratique en Centre Educatif Fermé, qui accueille des mineurs délinquants multirécidivistes (13/16 ans), je suis confrontée régulièrement aux incivilités, aux dégradations, et autres détériorations. Les exemples ne manquent pas pour illustrer mon propos. En effet, il n’est pas rare que les insultes fusent, qu’une vitre soit brisée, qu’une porte soit cassée ou qu’un mur soit tagué. Je partirai donc d’un exemple récent et à mes yeux suffisamment parlant pour démontrer comment ce questionnement à émergé : «Yacine est un jeune qui a du mal à accepter le sens de son placement. Avant même son arrivée, il a exprimé clairement son désaccord avec la mesure, et alors que le chef de service l’accompagnait au centre, il a dit qu’il fuguerait dès qu’il en aurait la possibilité. Dès le lendemain matin, il avait quitté les lieux. Suite à quinze jours d’incarcération, il est revenu au sein de la structure, dans de meilleures dispositions. Pourtant dès le troisième jour, il a commencé à lancer des coups de pied dans tout ce qu’il trouvait, et tout ceci a rapidement pris de l’ampleur (poignée de porte cassée, provocation, tentative d’intrusion dans le bureau des éducateurs, puis fracture de la porte de ce même bureau et vol de portable.) A la suite de cette série de passage à l’acte, ce dernier s’est enfuit dans le parc. Suivi de près par mes collègues, il a restitué le téléphone, et il a pris la fuite en escaladant le portail. Il a été reconduit au centre par le chef de service, puis a été entendu sur les raisons de ses actes. Yacine à répondu très calmement qu’il a agit comme tel parce qu’il en avait envie et parce qu’il n’avait pas le droit de sortir du CEF. Malgré le rappel à la loi et les risques qu’il encourait, il s’est permis encore une fois de transgresser le règlement et malgré la sanction posée il a continué a saccager les locaux. La réitération et la multiplication de ce type d’actes animent les débats en réunion d’équipe. Ces violences sont