Inconnu a cet adresse
Les protagonistes du drame sont en place, l’échange de courrier débute. Dès la première missive, Martin démontre un sens de ses intérêts personnels très développé et laisse entrevoir des ambitions politiques. Puis, très vite, des indices révèlent au lecteur averti qu’il tire cyniquement parti de sa position nouvellement acquise et de la situation dans son pays. Ainsi Max, commente t-il en toute naïveté le contenu d’un colis expédié par son ami et associé en ces termes : Les huiles que tu m’as envoyées sont de grandes qualités, c’est incroyable que tu les aies eues à ce prix dérisoire. Dans la lettre suivante, Martin laisse percer son attrait naissant, quoique encore légèrement nuancé, pour le Fuhrër : (…) je crois qu’à nombre d’égards, Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr. Chaque échange nous entraîne un peu plus loin, selon un subtil crescendo, dans la spirale de la consternation et de l’horreur.
Le basculement définitif a lieu en juillet 1933 quand, à la suite d’une lettre de Max qui s’inquiète des « rumeurs » faisant état d’exactions perpétrées en Allemagne à