inconscientnouveaucours
S. Freud, Introduction à la psychanalyse, Nouvelles conférences sur la psychanalyse, Cinq psychanalyses.
Dans un second temps, lire L’avenir d’une illusion et Malaise dans la civilisation.
Introduction
Si l’on distingue le sens moral et le sens cognitif de la conscience, on doit s’attendre à retrouver ces deux sens à propos de l’inconscient. Au sens moral, être inconscient, c’est être irresponsable ; mais au sens cognitif, l’apparition de la psychanalyse au début du 20° siècle nous oblige à une nouvelle distinction entre l’inconscient de l’inconscience (sommeil, hypnose, somnambulisme, évanouissement, coma, etc.) et l’inconscient du refoulé.
L’idée centrale que développe et approfondit toute l’oeuvre de Freud est que la société refoule en chacun de nous, dès l’enfance, des tendances primaires qui seraient l’expression d’un psychisme archaïque que l’homme social dépasserait mais sans arriver à les supprimer totalement. D’un côté, le refoulement peut produire des conflits d’ordre psychologique que certains d’entre nous n’arriveront jamais à liquider, ce qui freinera et/ou perturbera le développement de leur personnalité et leur épanouissement adulte. D’un autre côté, les tendances refoulées ne disparaissent pas chez l’homme « normal » mais se mettent en veilleuse sous la couche des habitudes sociales et se servent d’occasions imprévues pour se manifester soit librement, soit plus violemment
sous les formes du jeu, de la guerre, soit sous la forme symbolique et cachée d’événements tenus pour négligeables parce qu’insignifiants pour la conscience : rêves, lapsus, actes manqués, conduites névrotiques
(les tics et les manies).
1- Inconscient et vérité.
En quoi la psychanalyse intéresse-t-elle la philosophie ? Parce que la psychanalyse est, au début de ce siècle, comme l’annonce de deux interrogations majeures ; d’une part, le déplacement de la question de la vérité à celle du sens : non plus tant se demander si telle pensée ou tel acte sont vrais mais