Indifférence et liberté
Par peur de se tromper, Jodoin se taira. «Je dis peut-être : car il y a du pour et du contre.» Il n’y a que ceux qui connaissent la vérité qui ne se trompent jamais. Et puisque Jodoin sait ne pas la connaître, il préfère se dérober. Jodoin est indifférent. Il est l’homme du «peu importe». Peut-être ne l’a t-il pas toujours été, mais aujourd’hui, il l’est affreusement. Nombre de ses paroles corroborent ce fait : «Je lui répondis que ça m’était égal pourvu qu’il n’y eut rien à faire.», «Je lui ai répondu qu’il connaissait mieux que moi les besoins de sa clientèle et que je n’avais par conséquence pas d’opinion à ce sujet.», «[…] la seule opinion que je pouvais émettre puisque je n’avais pas examiné en détail son stock de livre.», «Je lui avouai que je manquais d’esprit d’observation et que je refusais de porter un jugement sur tout édifice, à moins de l’avoir vu quelques douzaines de fois.», «J’ajoutai toutefois que j’étais fort mauvais juge en cette matière.», «Je n’aurais pas osé porter un jugement là-dessus.», etc. L’obscurité et la confusion cautionnent l’indifférence. Jodoin parle toujours d’hypothèses, d’arguments, de logique, de raison» et d’opinions mais ne prend pas clairement position.
La déresponsabilisation de Jodoin peut être interprétée comme son refus à vouloir payer le prix de la