Industrie culturelle
La théorie critique des médias1 au 20ème siècle naît essentiellement avec l’Ecole de Frankfort, et on la trouve précisément développée dans un texte intitulé « la production industrielle de biens culturels » texte que l’on trouve dans l’ouvrage La dialectique de la raison de Horkheimer et Adorno. Qu’est-ce que l’Ecole de Francfort ? C’est un mouvement philosophique né dans les années 30 dont l’ambition est une analyse critique radicale de l’évolution de la société contemporaine, non sans visées politiques militantes. Ses principaux représentants à des périodes différentes sont Horkheimer, Adorno, Marcuse, Benjamin, Habermas. L’homme s’est émancipé par rapport à la nature grâce au développement de la raison, mais ceci au prix d’une régression : la domination progressive de la nature s’est transformée en une domination que l’homme exerce sur l’homme. Les régimes capitalistes modernes, le régime soviétique sans parler des régimes fascistes, ont, sous des modalités différentes, adopté une forme de domination rationalisée et technique dépersonnalisante. On assiste alors à une rationalisation intégrale de la société, un processus qui conduit à la formation de sociétés quasi totalitaires par le biais d’une rationalisation techno-scientifique de l’organisation administrative qui vise à une instrumentalisation optimale des hommes au service d’un pouvoir économique et politique toujours plus prégnant. Abordant la question de la critique des médias, la mise sur le même plan des régimes capitalistes modernes et du régime soviétique ou encore des régimes fascistes peut paraître surprenant. En effet, la liberté de la presse n’est absolument pas traitée juridiquement de la même manière dans ces différents régimes et il peut paraître très réducteur d’identifier la circulation de l’information dans ces régimes différents. Quoiqu’il en soit, Adorno et Horkheimer vont montrer l’un et