Inpes
Résumé
Les nombreuses campagnes de préven tion faisant la promotion de styles de vie favorables à la santé reposent sur l’hypothèse que les individus attachent une grande importance à leur santé, s’en sentent responsables et sont prêts à s’impliquer pour améliorer leur santé future. Il subsiste néanmoins des ques tions sur la manière dont les campagnes de prévention (sur le tabac, l’alcool et la nutrition) sont perçues par les individus et sur l’impact de ces campagnes. Une enquête téléphonique nationale réa lisée en juin et juillet 2008 auprès d’un échantillon, constitué par une méthode aléatoire, de 2 000 personnes âgées de 18 à 75 ans permet d’apporter des élé ments de réponses. Un Français sur huit concentre l’ensemble des qualités qui ferait de lui un récep teur idéal aux campagnes de prévention. Ces dernières suscitent par ailleurs des attitudes contrastées : réceptivité, indif férence, hostilité, méfiance et angoisse. Les résultats suggèrent que la fiabilité perçue des campagnes apparaît très forte. Elle est une condition nécessaire mais pas suffisante à leur efficacité. L’étude montre aussi que l’aspect moralisateur des cam pagnes n’est pas forcément un obstacle à cette efficacité, mais que l’angoisse n’est pas toujours un bon moyen d’inciter, notamment les fumeurs les plus dépen dants, à changer de comportement. Plus globalement, les dernières campagnes semblent avoir eu un impact très signifi catif sur les comportements, au moins à court terme. Elles ont été abondamment relayées, surtout par les personnes qui y sont les plus réceptives : suite à ces campagnes, beaucoup en ont parlé à des proches qu’ils jugeaient concernés. Reste à savoir dans quelle mesure un tel relais participe de leur efficacité.
N° 18 - Ju
illet 2009
he s e n
sa n t é p o ur l a t io n n é du c a io n e t e pré v en t
La prévention en question : attitudes à l’égard de la santé, perceptions des messages