1 Rencontres économiques d’Aix-en-Provence A la recherche de la nouvelle croissance 2-4 juillet 2010 Pierre Jacquet Institutions, confiance et croissance. Introduction à la table-ronde Dans les trois dernières décennies, la théorie de la croissance a connu des avancées significatives. En explicitant la comptabilité de la croissance à partir d’une fonction de production agrégée, Robert Solow avait mis en avant en 1957 l’importance de la productivité générale des facteurs (PGF), en montrant qu’elle expliquait les 7/8 de la croissance américaine de la productivité entre 1909 et 1949, l’accumulation de capital expliquant le huitième restant. Mais la PGF, largement interprétée comme un progrès technique exogène, était ensuite largement restée une boîte noire jusqu’à ce que les modèles de croissance endogène, à partir du milieu des années 1980, permettent d’en aborder certains des fondements, en prenant explicitement en compte la nature et l’intensité des interactions entre les différents agents et activités économiques. La théorie de la croissance endogène a permis de déboucher sur une formulation du rôle de l’apprentissage, de l’éducation, des infrastructures publiques, des systèmes financiers, des effets d’agglomération et bien d’autres facteurs. Mais l’attention portée à la productivité globale des facteurs a aussi amené à s’intéresser davantage aux institutions, ces « contraintes créées par les hommes qui régissent les interactions entre les hommes » (North, 1990). Depuis la fin des années 1990, d’importants travaux ont contribué à structurer les débats sur le rôle des institutions et à mieux cerner leur interaction avec la croissance. Ces débats sont loin d’être clos et viennent d’être relancés de façon spectaculaire par la crise de 2007-2009. Cette brève introduction, qui s’appuie sur Benassy et al. (2009, chap. 6) en souligne cinq aspects majeurs. Premièrement, le dernier mot n’est toujours pas écrit concernant les liens de causalité entre institutions et