Interculturalité
Un nouveau ballet mondial s’engage, qui rapproche la Chine et l’Amérique latine. L’issue, heureuse ou malheureuse, de cette relation naissante dépendra principalement de l’Amérique latine.
Javier Santiso
Centre de développement, Chef économiste et Directeur adjoint, Centre de développement
Le boom économique chinois a été comme un tremblement de terre, envoyant des ondes de choc à travers l’Amérique latine. La Chine est sur toutes les lèvres. Des événements internationaux majeurs ont été consacrés à la remarquable émergence du pays, comme le Forum économique mondial ou le Colloque Risque Pays annuel de la Coface, qui se sont tous les deux déroulés au printemps dernier.
Ce ne sont que des événements parmi d’autres, mais ils symbolisent le mouvement de l’Amérique latine vers la Chine. Ce n’est pas un hasard s’ils ont eu lieu au Chili. En 2006, plus de 36 % des exportations totales de ce pays étaient à destination de l’Asie, et 12 % à destination de la Chine. La même année, le Chili a conclu le premier accord commercial entre un pays latinoaméricain et la Chine, et a commencé à travailler sur un tel accord avec l’Inde.
Le Chili n’est pas seul à vouloir faire des affaires avec la Chine. En 2006, des sociétés brésiliennes, comme le producteur de minerai de fer CVRD ou le constructeur aéronautique Embraer, ont signé d’immenses contrats en Chine. Début 2007, le Venezuela a accepté un fonds d’investissement commun de 6 milliards de dollars destiné à la construction de raffineries capables d’accueillir le pétrole brut vénézuélien en Chine. En mars 2007, Pékin a lancé la candidature officielle de la Chine au conseil d’administration de la Banque Interaméricaine de Développement. En cas de succès, la Chine deviendrait le troisième membre asiatique de ce conseil, après le Japon et la Corée.
Ces liens avec la Chine sont bien accueillis dans la plupart des pays d’Amérique latine. Ils permettent aux exportateurs de se