interculturelle
Margit Eisl
Département des langues romanes, Universität Wien
1. Introduction
Souvent, l’école se trouve confrontée à tort ou à raison au reproche d’être en retard par rapport aux évolutions, mais cela ne devrait pas être notre sujet… Or il est un fait que le débat autour de la compétence interculturelle dans l’enseignement des langues a tendance à se banaliser dans les discussions universitaires et n’est apparu que lentement dans les programmes d’enseignement et dans les manuels scolaires. En effet, il existe dans le cadre d’universités et d’institutions européennes de nombreuses publications théoriques sur le lien étroit entre langue et culture, sur la capacité de rencontrer l’étranger sans préjugés et l’importance d’un savoir-faire interculturel ; des propositions didactiques applicables à la pratique en classe et s’adressant directement aux écoles se font déjà beaucoup plus rares1. En dehors du milieu scolaire, on trouve plus fréquemment des analyses concernant la communication interculturelle, des expériences documentées et analysées par l’OFAJ (Office
Franco-Allemand) qui a une longue tradition dans le travail avec des jeunes ou par des universités qui, par leur situation frontalière, sont souvent très impliquées dans les coopérations franco-allemandes.2
Dans l’Europe entière, les formations bilingues, entre autres, les classes européennes se multiplient, une formation plurilingue s’étant imposée sur le marché du travail comme un atout incontestable. Reste la question de savoir si cette volonté politique et ces efforts pédagogiques d’enseigner plusieurs langues étrangères - ce qui est d’ailleurs une des préoccupations majeures du Cadre de Référence Européen - auront au bout du compte l’effet souhaité de rapprocher les