invoquer l'inconscient sans ruiner le morale
Pour certains comportement humains, ceux qui semblent échapper au sujet et qui exigent une explication, il arrive qu’on invoque l’inconscient. N’est-ce pas ruiner la morale ?
En effet, la morale suppose que le sujet ait conscience de ses actes, qu’il en dispose, qu’il se détermine en connaissance de cause et qu’il le fasse librement. Invoquer l’inconscient, telle une puissance tutélaire, c’est donc en apparence ruiner la morale.
Pourtant, invoquer l’inconscient, un peu comme invoquer le diable dans la pensée religieuse, c’est reconnaître que le sujet ne se maîtrise pas entièrement, qu’il est sollicité, pour ne pas dire tenter. C’est donc lui donner les moyens d’arriver à la maîtrise de soi grâce à l’aide d’un autre. C’est lui éviter de présumer de sa faiblesse. Ce ne serait donc pas ruiner la morale.
On peut donc se demander s’il est possible et à quelle conditions d’invoquer l’inconscient sans ruiner la morale.
Il n’y a de morale qui si le sujet est libre. Car, c’est parce qu’on estime que le sujet est capable de commencer l’action, autrement dit d’être l’auteur de ses actes, qu’on peut lui attribuer un qualificatif moral. Invoquer l’inconscient, c’est annuler cette liberté. Car, c’est assigner des causes à son action. En effet, le sujet serait agi par quelque chose. Autrement dit, invoquer l’inconscient, c’est récuser qu’il y ait un sujet. Car la liberté au sens du libre arbitre présuppose que la volonté soit un pouvoir d’affirmer ou de nier sans être déterminé par quelque cause que ce soit comme Descartes la définit dans la Lettre au père Mesland du 9 février 1645 (ou dans la quatrième de ses Méditations métaphysiques).
C’est ainsi que lorsque Freud expose ses cas, il montre que ce qui fait penser ou agir le sujet est autre que ce qu’il croit. Le président d’une assemblée se trompe-t-il en disant que la séance est close alors qu’il voulait dire que la séance