Irland
Et quand ça va mal, l'Irlandais prend la route : l'Irlande est redevenue une terre d'émigration. La publication, fin septembre, d'un rapport du Central Statistics Office (CSO), l'Insee local, a jeté un froid dans le pays. Pour la première fois depuis la croissance exceptionnelle des années 1990, le nombre des partants dépasse celui des arrivants. En un an, d'avril 2009 à avril 2010, 65 100 personnes ont quitté l'île tandis que seulement 30 800 personnes s'y sont installées. Trois ans plus tôt, en 2007, elles étaient 42 000 à partir du pays et 110 000 à faire le chemin inverse pour tenter l'aventure irlandaise. Cette année-là, les immigrés représentaient 11 % de la population irlandaise.
Le départs des Européens de l'Est. Première cause de ce revirement spectaculaire, le départ des immigrés arrivés sur l'île ces dernières années. Au tournant des années 2 000, des centaines de milliers d'entre eux étaient arrivés d'Europe centrale et orientale – de Pologne et des pays baltes principalement –, attirés par le rugissement du "Tigre" et sa politique migratoire très accueillante. Ils se sont faits ouvriers, serveurs ou vendeurs pour les moins qualifiés, ingénieurs, architectes ou informaticiens pour ceux qui avaient fait des études supérieures. L'heure du retour a sonné.
"Ces immigrés d'Europe de l'Est ont massivement occupé les emplois nouveaux créés par le boom économique, dans les secteurs de la manufacture, de l'assemblage, des services, explique M. El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie à Paris-Dauphine et spécialiste des migrations. Aujourd'hui, ce sont ces