Ironie

1760 mots 8 pages
L’ironie est l’une des formes d’expression les plus anciennes puisque vingt-quatre siècles avant nous, Socrate l’employait déjà et semble lui avoir donné son nom. En quoi est-elle donc si avantageuse ? De par sa nature l’ironie ne paraît pas devoir être uniquement cette expression mais bien plus une technique destinée à s’affranchir de la thèse défendue. Se double-t-elle ainsi d’une provocation ? Etant cachée, cette provocation ne fait-elle pas de l’ironie une forme de liberté ? Enfin, ne doit-on pas considérer l’ironie, véritable instrument au service de la pensée, comme un art ? | Le mot n’apparaît cependant qu’une seule fois chez Platon. | L’ironie est avant tout une moquerie qui consiste à ne pas donner aux mots leur valeur réelle ou complète grâce à l’utilisation d’un ton particulier, de jeux sur le sens des mots, de constructions inhabituelles, d’équivoques… L’on prononce donc un discours d’une signification fort différente voire contraire de ce que l’on pense et veut exprimer. Mais l’ironie n’est pas une mauvaise foi. Car le ton ironique utilisé l’est spécialement pour éveiller l’attention de l’interlocuteur tout en restant à l’abri d’éventuels ennuis consécutifs à une parole. Celle-ci peut, en effet, se révéler dangereuse dans les lieux où les libertés fondamentales ne seraient pas respectées. Car s’il est aisé de reprocher un mot maladroit, il est en revanche bien plus difficile d’invoquer le délit d’opinion sans preuve. L’ironie est une illusion, une illusion consciente et recherchée, significative et secourable, parfois nécessaire, souvent utile, dont le but est d’exprimer la pensée sans la prononcer expressément.
Cependant, cette illusion recherchée reste une tromperie. En effet, si l’on se refuse à articuler son idée, c’est pour qu’elle ne soit pas retournée contre soi ultérieurement. C’est donc que l’on juge son interlocuteur ou l’un de ses interlocuteurs comme un adversaire qu’il faut combattre et contre lequel il faut se défendre tout en

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