gagement suppose également qu'on ne changera pas d'avis dans un futur plus ou moins proche. En effet, que vaudrait un engagement si on changeait sans arrêt d'avis ou s'il était admis qu'on ne le respecte pas ? Il consiste alors à déterminer un comportement futur. Mais peut-on encore parler de liberté lorsque le futur est déjà tracé par avance puisque celle-ci réside aussi dans la possibilité de se déterminer ? De même, l'engagement réduit aussi le champ des possibles. En choisissant une voie, on s'en interdit d'autres et cela semble contraire à l'idée que l'on se fait bien souvent de la liberté puisqu'on peut la résumer à la possibilité de faire ce que l'o n veut, sans être contraint par quoi que ce soit. Ainsi, si on s'engage à donner des cours particuliers le jeudi et qu'un ami nous propose une activité bien plus attrayante le même jour, on ne peut accepter sauf à manquer à sa parole et à casser le lien moral que suppose tout engagement. On risque alors de se sentir bien mal avec sa conscience.
Le renoncement conséquent à l'engagement semble donc porter sur la liberté. Mais si celui-ci est un lien moral qui détermine le futur et limite les possibles, il est aussi une action déterminée par la volonté réfléchie. Or la liberté se définit aussi par le pouvoir de déterminer ses actions par sa seule volonté. On voit donc que l'engagement ne conduit pas forcément à un renoncement de celle-ci et peut être au contraire une affirmation de la liberté
L'engagement est une action déterminée par une volonté réfléchie parce que l'homme engagé se prouve à lui-même que la cause qu'il veut servir est juste. De ce fait, le lien créé l'est de manière volontaire et en pleine connaissance de cause. Si on considère que l'homme possède le libre arbitre comme le pensaient les métaphysiciens, il a donc la possibilité de choisir et de s'engager par sa seule volonté. Zola, pendant l'affaire Dreyfus, s'est engagé en toute connaissance de cause. Il était suffisamment instruit pour être