Itinérance
Le phénomène de l’itinérance doit être compris en tant que processus qui se traduit par une multi- plication de ruptures ou d’impasses propices à la dégradation des liens sociaux et dont l’aboutissement est la rue. C’est pourquoi la compréhension du phénomène nécessite de dépasser l’aspect individuel pour l’inscrire dans sa dimension collective.
L’itinérance revêt de multiples visages et présente divers niveaux de gravité. C’est pourquoi elle ne se limite pas uniquement aux personnes sans domicile. Elle concerne aussi celles qui présentent de hauts risques de s’engager dans un tel processus.
L’histoire nous enseigne que l’itinérance se développe et se transforme au rythme des changements sociaux. Depuis les dernières décennies, le phénomène s’est amplifié dans nos sociétés. Les études récentes démontrent qu’il existe maintenant une diversification des personnes touchées par le problème. Associée à l’origine à la population masculine, l’itinérance touche maintenant des femmes, des jeunes et des personnes âgées. Le phénomène devient aussi préoccupant au regard de certaines familles, communautés culturelles et autochtones. Souvent l’objet d’une extrême pauvreté, de discrimination, de marginalisation et d’exclusion sociale, les personnes en situation d’itinérance partagent également une grande vulnérabilité sur plusieurs plans, notam- ment ceux du logement, du revenu et de la santé.
L’itinérance est un important problème social devant lequel nous ne pouvons demeurer insensibles. Ce phénomène complexe a des conséquences sur les individus comme sur la société en général. Il comporte donc un défi majeur pour l’ensemble de la collectivité.
Aussi, il importe de reconnaître la capacité des personnes itinérantes à agir sur leur situation, à être des acteurs dans la réponse à apporter à leurs besoins. Cependant, cette capacité d’agir peut être limitée par l’environnement de l’individu et