Je vis je meurs
En 1555, la plus grande poétesse française de la Renaissance, Louise Labé, publie un recueil de textes en prose intitulé Débat de Folie et d'Amour, composé de trois élégies et de 24 sonnets exprimant les tourments de la passion féminine. On considère alors Louise Labé comme l'une des premières féministes Française. Je vis je meurs , poème de cet ouvrage, garantira un fort succès à l’auteur. Ce sonnet en décasyllabe à rimes embrassées exprime les sensations et les sentiments éprouvés par Louise Labé face à sa passion amoureuse envers un homme. Dans ce poème, la poétesse montre d’abord les conséquences positives et négatives de l’amour puis, elle fait l’étude des sensations et des sentiments qu’elle ressent.
L’amour, thématique de ce sonnet constitue l’un des motifs lyriques majeurs. Dans la phrase « Ainsi Amour inconstamment me mène » (v.9), le mot « amour » apparaît sous la forme d’une allégorie, il n’est prononcé qu’une fois dans le poème de cette façon mais le pronom personnel "il" le substitue au vers 14. De plus, il commence par une majuscule donc cela le met en valeur et témoigne de son importance dans la vie de la poétesse. Dans son poème, l’auteur expose les différents effets de l’amour (dans les quatrains) : Louise Labé utilise tout d’abord le champ lexical de la souffrance : « meurs » (v.1), « brûle » (v.1), « noie » (v.1), « peine » (v.11), « malheur » (v.14), « grief tourment » (v.6) où il y a une synérèse sur grief pour montrer que ce tourment est unique et provoque toujours le même dépit, « larmoie » (v.5), « douleur » (v.10) dans le but d'exprimer sa tristesse et montrer les désagréments causés par l’amour, puis, elle emploie le champ lexical de la joie : « vis » (v.1), « joie » (v.4), « ris » (v.5), « plaisir » (v.6) pour exprimer son bonheur et mettre en valeur les bienfaits de l’amour. Les deux tercets, quant à eux, entrent dans le processus de la passion et permettent de relancer le cycle