Jean de Léry , Histoire d'un voyage fait en terre du Brésil
La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 entraîna de multiples expéditions en provenance des royaumes européens vers ces terres nouvelles réputées riches. C’est ainsi que Villegagnon reçut en 1555 mandat d’Henri II pour installer une colonie au Brésil où les Protestants français pourraient exercer librement leur religion. Le récit de l’expédition, Histoire d’un voyage fait en la terre de Brésil, a été écrit en 1578 par l’un de ses membres, l’artisan et étudiant en théologie Jean de Léry.
Le texte à étudier est tiré du chapitre XIII. Il s’agit d’un dialogue entre l’auteur et un vieil indien Tupinamba. Ce texte remplit des fonctions explicatives et argumentatives. L’échange qu’il rapporte relève du discours épidictique. Il appartient au registre oratoire. L’extrait est censé satisfaire notre curiosité pour ces populations lointaines et développer notre connaissance d’une culture « sauvage ». En quoi est-il donc un texte représentatif de l’humanisme de la Renaissance ?
Nous verrons comment Jean de Léry nous présente les deux protagonistes, puis quelle est lateneur du débat avant de conclure sur la contribution humaniste de cet extrait.
Développement :
I. Un voyageur opposé à un discoureur
Ce texte met en scène la rencontre entre deux personnages : l’auteur qui participe à une expédition au Brésil et un vieil indien Tupinamba.
Jean de Léry
Le voyageur est soucieux de bien se faire comprendre d’une personne qu’il juge très éloignée de son environnement culturel, aussi s’efforce-t-il de « lui parler de choses qui lui [so]nt connues ». Il essaie derépondre clairement aux questions qui lui sont posées. Il fait donc preuve de pédagogie et permet ainsi à l’échange de se développer. Il se prend au jeu de la discussion qui s’ensuit en essayant de persuader son interlocuteur. Au final, il veut rester le rapporteur de ce que « sommairement et au vrai » il a « ouï ». En témoin fidèle qui reconnaît aussi que sa relation est une