Jean paul sartre
La subjectivité
Il est nécessaire de supposer la conscience pour rendre compte de l'être humain et de ses productions.
La subjectivité est un dépassement (transcendance). Elle est créatrice de ses propres normes. L'homme n'est pas prédéfini. Il se définit par ses actes et ce qu'il fait de sa vie. L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie. Trop souvent, on se donne des excuses: les circonstances ont été contre moi, je valais beaucoup mieux que ce que j’ai été. Or, en réalité, il n’y a pas d’amour autre que celui qui se construit, il n’y a pas de possibilité d’amour autre que celle qui se manifeste dans un amour. Un homme s’engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure, il n’y a rien. C'est le sens de l'affirmation que chez l'être humain, "l'existence précède l'essence."
La liberté
La liberté est une condition pour l'être humain: une liberté à laquelle on ne peut échapper. « Nous sommes seuls, sans excuse. C’est ce que j’exprimerais en disant que l’homme est condamné à être libre. »
La liberté est un projet, une visée, une intentionnalité au sens de Husserl . Elle se vit dans l'angoisse devant la nécessité de choisir parmi tous les possibles. L’être humain vit « en situation » : il a un corps, un passé, des amis, des ennemis, des chefs, des subalternes, il appartient à une certaine époque en un certain lieu... Mais la situation dans laquelle il vit ne détermine pas son existence. Quelle que soit la situation, il peut encore choisir de s’y soumettre ou de la dépasser par ses projets, par ce qu’il décide de faire de ce qui lui est donné. C’est cela être libre. C’est en ce sens que Sartre peut affirmer que « nous n’avons jamais été aussi libres que sous l’occupation allemande. »