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L’Éducation sentimentale retrace l'histoire <<morale>> d'une génération, celle qui a vu la révolution de 1848. La narration entrelace les fils de deux intrigues, amoureuse et historique, pour mieux les dévaluer l'une et l'autre. Dans le texte suivant, le personnage principal, Frédéric Moreau, est désespéré parce que Mme Arnoux, son grand amour, n'est pas venue au rendez-vous fixé rue Tronchet. Il l'a attendue toute la journée, en vain. Pour se consolé, il va retrouver Rosanett, une femme de mœurs légères. Pendant ce temps, en ce 23 février 1848, le peuple français manifeste dans les rues de Paris. Le roi demande a son ministre, François Guizot, fort impopulaire de démissionner. Les manifestations se rendent rue des Capucines pour se moquer de Guizot mais un coup de feu part et, sur un malentendu, une fusillade éclate : les soldats tirent sur la foule...la révolution de 1848 commence.
− " Mille pardons ! " dit Frédéric, en lui saisissant la taille dans les deux mains. − " Comment ? que fais−tu ? " balbutia la Maréchale, à la fois surprise et égayée par ces manières.
Il répondit :
−− " Je suis la mode, je me réforme. "
Elle se laissa renverser sur le divan, et continuait à rire sous ses baisers.
Ils passèrent l'après−midi à regarder, de leur fenêtre, le peuple dans la rue. Puis il l'emmena dîner aux
Trois−Frères−Provençaux. Le repas fut long, délicat. Ils s'en revinrent à pied, faute de voiture.
A la nouvelle d'un changement de ministère, Paris avait changé. Tout le monde était en joie ; des promeneurs circulaient, et des lampions à chaque étage faisaient une clarté comme en plein jour. Les soldats regagnaient lentement leurs casernes, harassés, l'air triste. On les saluait, en criant : " Vive la ligne ! " Ils continuaient sans répondre. Dans la garde nationale, au contraire, les officiers, rouges d'enthousiasme, brandissaient leur sabre en vociférant : "