Jonas ou l'artiste au travail
Vicim m'ayant récemment offert Jonas ou l'artiste au travail, c'est ce petit recueil que j'ai décidé de lire et de vous présenter aujourd'hui.
Quoi qu'il puisse arriver, Jonas, peintre au talent reconnu, croit en sa bonne étoile — jamais elle ne cessera de l'aider et de le guider. Pourtant la vie, ses proches, ses amis, ses disciples l'acculent peu à peu à la stérilité artistique…
Cette nouvelle, éponyme, et celle qui m'a le plus séduite. Elle est décalée, ce qui correspond à l'image (peut-être tout à fait fausse?) que je me fais de Camus, moi qui n'ai lu qu'un seul de ses romans jusqu'à présent.
Cet humour fin et mordant est présent dès les premières lignes :
"Gilbert Jonas, artiste peintre, croyait en son étoile. Il ne croyait d'ailleurs qu'en elle, bien qu'il se sentît du respect, et même une sorte d'admiration devant la religion des autres. Sa propre foi, pourtant, n'étant pas sans vertus, puisqu'elle consistait à admettre, de façon obscure, qu'il obtiendrait beaucoup sans jamais rien mériter".
C'est particulier, mais moi je suis très fan de cet humour "l'air de rien"!
Outre ce ton plaisant, la nouvelle présente aussi de nombreux passages dénonciateurs, là encore avec détachement, ce qui accroît l'effet, évidemment! Ces petites pointes qui font mouche touchent essentiellement à l'art, thème de la nouvelle. Ainsi ces petits passages franchement criants de vérité et toujours d'actualité :
"[...] un disciplie n'était pas forcément quelqu'un qui aspire à apprendre quelque chose. Plus souvent, au contraire, on se faisait disciple pour le plaisir désintéressé d'enseigner son maître [...]. Jonas découvrit ainsi dans son oeuvre beaucoup d'intentions qui le surprenaient un peu, et une foule de choses qu'il n'y avait pas mises".
"Il comprit rapidement que ses