Judith butler
Résumé
Introduction :
Pour Butler, le pouvoir ne s’inscrit pas seulement entre individus, mais s’exerce en créant le cadre de pensée binaire sur le genre. Elle propose de faire une généalogie du genre pour « chercher à comprendre les enjeux politiques qu’il y a à désigner ces catégories de l’identité comme si elles étaient leurs propres origine et cause alors qu’elles sont en fait les effets d’institutions, de pratiques, de discours provenant de lieux multiples et diffus » (Butler, 2005 : 53[1]). Il est donc nécessaire de se dé-centrer et de déstabiliser le phallogocentrisme et l’hétérosexualité obligatoire. Comme les catégories « femme » et « féminin » sont troublées, il n’est dès lors plus nécessaire d’avoir une identité stable pour faire de la politique. Le statut des femmes en tant que sujet du féminisme et la distinction sexe/genre sont réexaminés.
Chapitre 1 : Sujets de sexe/genre/désir
Les « femmes » en tant que sujet du féminisme
La théorie féministe a cherché à intégrer les femmes dans la représentation politique en partant du présupposé qu’il existe une identité « de femmes ». Mais les mots « représentation » et « politique » sont controversés : la représentation est à la fois un processus politique qui veut donner plus de visibilité et de légitimité aux femmes dans ce domaine et à la fois un processus linguistique de définition.
Cette conception dominante du rapport entre femmes et politique a été remise en question dans la théorie féministe. Des doutes sont émis à propos du « sujet-femme » et de la catégorie même de « femme ». En effet, la représentation sous-entend une définition comme sujet.
Pour Foucault, « les systèmes juridiques du pouvoir produisent les sujets qu’ils viennent ensuite à représenter » (60). C’est donc la structure qui définit les sujets. Ainsi, les femmes en tant que sujet du féminisme sont le résultat d’une construction discursive. C’est donc