Kant. l'éveil de la conscience
I- La philosophie cartésienne de la conscience.
A- Position du problème.
Il y a une profonde unité entre les êtres vivants. Nous l’éprouvons tous un jour ou l’autre. Nous pouvons l’appeler « fraternité ou « universalité », ou par un autre nom. Mais nous éprouvons que tous les êtres humains ont quelque chose en partage, une sorte de vie commune qui vit en chacun par delà les différences. Descartes l’appelle « le bon sens » qui est, dit-il, « la chose du monde la mieux partagée ». Tous les hommes appartiennent à la même communauté, qui est celle des êtres dotés d’une lumière naturelle leur donnant à tous la possibilité de connaître, d’avoir une relation personnelle à la vérité.
Et pourtant, les hommes sont dans un conflit permanent, dans une opposition difficile à dépasser. Peut-être que l’origine de toutes les oppositions est dans la divergence des pensées, dans la variété et même l’opposition des opinions. C’est en tout cas le premier étonnement de Descartes : comment, à partir de la même raison, qui est notre lumière naturelle, les hommes peuvent-il produire des opinions si différentes ? La diversité des opinions hante Descartes et la science lui paraît être un remède à ce mal, si au moins on sait en dégager la méthode qu’elle met en œuvre, dans les mathématiques, et qu’on devrait pouvoir généraliser.
B- Les conditions d’une philosophie de la conscience
Descartes pense trouver dans la conscience une première vérité, une vérité certaine.
Texte de Descartes, p. 25.
Mais, si Descartes peut donner ce rôle à la conscience, c’est qu’il a préalablement dégagé celle-ci de ce qui l’encombre et l’empêche de s’affirmer comme conscience de soi. Cette émancipation de la