kant
Dans toutes les sociétés humaines, y compris celles qui passent pour sauvages, on trouve une éducation, avec des connaissances techniques et culturelles à acquérir et des règles voire des contraintes que l’on impose aux enfants. N’est-ce pas parce que l’éducation est une dimension essentielle pour l’homme ? Dans cette éducation il y a une part de contraintes que l’on peut nommer discipline. Kant, dans cet extrait, soutient que la discipline est essentielle à l’éducation de l’homme en ce qu’elle est la condition négative qui lui permet de sortir de l’animalité pour accéder à l’humanité Or, ne peut-on pas apprendre aux enfants à agir non pas en les contraignant mais en dirigeant leurs plaisirs, comme par le jeu par exemple ? La discipline est-elle essentielle à l’éducation ?
L’auteur commence par exposer le rôle essentiel selon lui de la discipline, à savoir de transformer l’animalité en l’homme en humanité. Pour expliquer cela, il pose que l’animal est doté d’un instinct. Par là il entend ce qui permet à l’animal de se conduire et qui lui est donné à la naissance. D’où l’image d’une raison étrangère qui a tout fourni à l’animal pour qu’il vive. Autrement dit, tout ce passe comme si l’animal avait en lui des connaissances et des règles de conduite. Il lui oppose l’homme qui lui a pour devoir d’utiliser sa propre raison. Or, cet usage, il ne le connaît pas, sans quoi il aurait un ou plusieurs instincts. C’est pourquoi Kant lui refuse la possession d’instinct. Cela signifie donc que l’homme n’a en lui de façon innée aucune règle de conduite. Or, si l’animal agit par instinct et si l’homme n’en a pas, qu’est-ce que peut être l’animalité dont il doit se déprendre grâce à la discipline ? On doit donc comprendre que l’homme a des tendances similaires aux instincts animaux sans aucune règle. Dès lors, l’animalité en lui s’oppose bien à l’humanité, c’est-à-dire à la capacité à se donner à soi-même des règles puisqu’il naît sans aucune