L_interpretation
Introduction :
Interpréter vient du latin interpretari, qui signifie "expliquer", "traduire", "prendre dans tel ou tel sens."
"Prendre dans tel ou tel sens", l'expression me paraît significative. Interpréter est-ce donner un sens, le sens ou son sens à ce que l'on interprète ?
Entre les trois, on se déplace de l'objectivité à la subjectivité, c'est selon ; Et, c'est la question du statut de la vérité qui se trouve bouleversé.
L'interprétation irait-elle jusqu'à faire de la démonstration une forme d'interprétation possible, parmi les autres ?
Au sens ordinaire et psychologique, interpréter suppose trois actions distinctes :
Première action : interpréter, tout d'abord, c'est rendre clair, c'est trouver un sens caché, donner une signification (dans ce sens, on interprète un rêve ou une énigme.) Cela suppose :
Une grille de lecture.
Un sens manifeste, apparent, séparable et toujours secondaire par rapport au sens latent, profond, qui, lui, donne la vérité de ce que l'on interprète.
Deuxième action : interpréter, c'est aussi, déformer, travestir. On peut alors interpréter en donnant à un texte, par exemple, un sens qu'il n'a pas.
L'interprétation se dessine sur fond d'erreurs, de fausseté, de tromperie. Plus que cela, elle gagne du sens, son propre sens, en s'autonomisant par rapport au vrai ou au faux. Interpréter, ce n'est pas démontrer. Qui peut dire, en la matière, qu'une interprétation vaut plus qu'une autre ? Où est le critère, où est la preuve qui permettra de trancher ?
Troisième action : interpréter, c'est, enfin, jouer une oeuvre, par exemple, afin d'en exprimer le sens.
L'interprétation suppose une marge de liberté, de créativité, de réappropriation et d'expression de soi à travers l'oeuvre que l'on interprète. La question de l'interprétation devient celle de la formation et de l'expression de la subjectivité.
L'interprétation comme moment de la compréhension :
Interpréter est, à la fois, un acte d'expression et de