Symbolisme
Le manifesteEn 1886, le poète Jean Moréas (1856-1910) écrit un manifeste dans le Figaro littéraire qui énonce les principes de l’école symboliste :
« […] Ennemie de l’enseignement, la déclamation, la fausse sensibilité, la description objective, la poésie symbolique cherche à vêtir l’Idée d’une forme sensible qui, néanmoins, ne serait pas son but à elle-même, mais qui, tout en servant à exprimer l’Idée, demeurerait sujette. L’Idée, à son tour, ne doit point se laisser voir privée des somptueuses simarres des analogies extérieures ; car le caractère essentiel de l’art symbolique consiste à ne jamais aller jusqu’à la conception de l’Idée en soi. Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes ; ce sont là des apparences sensibles destinées à représenter leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales. […] »
Le symbolisme visera un idéalisme à travers le symbole. Il cherchera à donner la sensation et l'impression, plutôt que la représentation des choses.Les poètes symbolistes deviendront de véritables "esthéticiens" littéraires accordant une grande importance au travail formel. Il privilégieront le rêve, le mystère et s'attacheront à la musique du vers qui pénètre la sensibilité du lecteur.Le poète ne décrit pas, il suggère.
Le texte fondateur de la doctrine symboliste est sans doute le poème de Verlaine, "Art poétique", publié dans la revue Paris-Moderne en novembre 1882.Comme tous les