La bande Bonnot
Le 14 et 15 mai 1912 la bande à Bonnot a fait surface, à Nogent-sur-Marne en France. En effet, les longues heures de l’affrontement entre Octave Garnier et René Valet contre les forces de l’ordre transformèrent cette localité de la banlieue parisienne en un véritable champ de bataille, rappelant les chroniques médiévales décrivant le dimanche de Bouvines ou le chaos d’Azincourt. L’événement donna immédiatement naissance à une abondante postérité éditoriale, qui retrouve quelque vigueur à l’approche du centenaire de l’affaire. Peu avant, les brigades, comme celle de Joinville-le-Pont dans le département de la Seine, recevaient la photographie de Jules Bonnot et celle de Garnier. Un tel procédé d’identification constitue un fait exceptionnel alors et apparemment inédit dans l’histoire des recherches criminelles en France. L’avis de recherche rédigé par le chef d’escadron Journot amène à remarquer que l’impulsion des recherches criminelles entamées par la gendarmerie provient du ministère de l’Intérieur. En effet, l’article 4 du décret du 20 mai 1903 organisant la gendarmerie la place dans les attributions du ministre de l’Intérieur à qui il revient « de donner des ordres pour la police générale, pour la sûreté de l’État. Cette correspondance fait suite au double attentat de Montgeron et de Chantilly, le 25 mars 1912. Dans la première ville, un homme est tué et un autre grièvement blessé pour leur dérober l’automobile dont ils ont la charge ; ce véhicule sert ensuite à attaquer une banque, dans la seconde commune, où trois hommes sont à nouveau victimes – dont deux mortellement – de la bande macabre.
La collaboration, directe ou indirecte, observée entre policiers et gendarmes trouve son aboutissement dans la prise du fortin de Choisy-le-Roi où se sont réfugiés Jules Bonnot et le garagiste libertaire Dubois –, le dimanche 28 avril. Fait notable, l’élimination de Bonnot permet au commissaire de police de Choisy d’associer dans le même éloge