La bce face à la crise
Benjamin Guelfi
Economie – Conférence de M. Bittner.
Fiche technique
Les actions de la BCE face à la crise
Introduction. Les objectifs de la BCE : un mandat très encadré.
D’après le traité de Maastricht, la mission principale de la BCE est d’assurer la stabilité des prix. La BCE peut certes apporter son soutien aux politiques économiques générales dans la communauté mais ce sans porter préjudice à la stabilité des prix (art. 105). La BCE part de l’affirmation du caractère monétaire de l’inflation, c'est-à-dire que la principale cause de l’inflation est dans la croissance non maîtrisée de la masse monétaire en circulation. En conséquence, la BCE agit en surveillant et en intervenant sur l’agrégat M3, c'est-à-dire le plus large éventail possible d’instruments financiers. La stabilité des prix permet notamment d’éliminer les distorsions propres aux mécanismes d’ajustement des prix tout en réduisant les taux d’intérêt du fait de la disparition du risque inflationniste. Or, dans cette conception quantitative de la monnaie, le seul impact d’une politique monétaire concerne les prix et non pas les variables réelles à savoir l’emploi et le niveau d’activité. Depuis la réunion des gouverneurs de la BCE du 1er décembre 1998, l’objectif d’inflation fut fixé à 2% (calculée à partir de l’IPCH[1]) indépendamment de la conjoncture économique. La crise actuelle, issue d’une pénurie de liquidité corollaire d’une absence totale de confiance sur les marchés interbancaires, s’est traduite par un violent ralentissement économique. Ainsi, alors que les pouvoirs publics agissent sur la relance par des leviers budgétaires, le rôle logique d’une Banque Centrale est donc d’agir en lubrifiant les rouages du système monétaire. Une telle politique expansionniste semble à priori contraire au mandat impératif de la BCE, d’où l’originalité de l’intervention actuelle et la non-conventionalité des mesures prises face à la