La bienveillance du manager peut-elle être réaliste?
Le créneau est vendeur, nombre d’auteurs sont déjà sur les rangs avec « la stratégie de la bienveillance », de « l’art d’être bon », de « l’art de la gentillesse » ou de « cessez d’être gentil »,... tout çà pour « être heureux au travail » ou développer « la joie au travail ». Tout le monde en parle... Encore faut-il s’entendre sur ce que l’on appelle bienveillance. Plus le concept est consensuel, plus il est nécessaire de savoir définir ce dont on parle. On peut retenir deux définitions à la bienveillance en entreprise. La première consisterait en « voir bien » et la seconde « voir le bien ».
Voir bien correspond à la lucidité : voir clair, avoir une clarté d’esprit. La lucidité consiste à sortir du politiquement correct qui assure la régulation dominante des entreprises. Le doute comme mode opératoire, Pyrrhon nous avait enseigné qu’il s’agissait d’une quête de la vérité, quelle qu’elle soit. Au fond, la bienveillance comme lucidité, nous invite, pour être plus contemporain, à déchirer le rideau, comme le propose Milan Kundera. C’est dans cette posture Nietzschéenne que l’homme puissant peut développer sa propre créativité. On ne peut pas être innovant en développant des routines préexistantes. La lucidité comme acte de révolte...
Mais la bienveillance peut être aussi « voir le bien ». Cela suppose de voir le bien dans les situations que l’on rencontre et le manager est