La bionique, quand la science imite la nature
Les premiers gilets pare-balle ont vu le jour en 1900, au départ ils étaient constitués de soie, cependant le gilet ne pouvait arrêter que des balles lentes tirées par de la poudre noire. L’archiduc d'Autriche, François Ferdinand portait l’une de ses vestes lors de son assassinat le 28 juin 1914, mais la balle qu’on lui avait tirée a atteint son cou. Durant la première guerre mondiale, les États-Unis développèrent un gilet composé d’un alliage de nickel, de chrome et d'acier. Cette armure pouvait arrêter les balles, mais elle était très lourde (18 kg). Après cela, plusieurs autres gilets firent leur apparition, mais le poids du produit restait toujours un problème. Ce n’est qu’en 1976 qu’on développa le gilet de Kevlar, plus léger, mais tout de même lourd et encombrant. Aujourd’hui ce gilet pare-balle est rendu une pièce d'équipement standard de la police.
Depuis 1960, l’armée américaine tente de trouver un moyen de produire de grande quantité de fibres de soie d’araignée pour pouvoir l’intégrer à des gilets pare-balle. L’utilisation de soie d’araignée pour faire des gilets pare-balle rendrait ceux-ci beaucoup plus léger et même plus résistant. Les scientifiques ont tentés plusieurs méthodes pour produire la soie, à commencer par l’élevage d’araignée. Par contre cette méthode fut un échec, «Étant donné que les araignées sont des prédateurs et qu’elles se mangent entre-elles, il est impossible de faire de l’élevage sans séparer chaque individu, ce qui n’est pas économiquement envisageable.»1. Quelques années après le début des recherches, des scientifiques de l’armée ont réussi à isoler les deux gènes permettant de produire la protéine de soie d’araignée. Ils ont par la suite tentés de transmettre ce gène à des bactéries, mais celles-ci diminuaient la résistance de la soie. Ce n’est qu’en 1993 que des chercheurs de l’université McGill découvrirent des similitudes entre les glandes séricigènes des araignées et les