Par ailleurs, dans cette scène, Zola nous présente une vision métaphorique de l'accident de train à travers la personnification de La Lison. En effet, les personnifications telles que «renversée sur les reins» (l.1), «le ventre ouvert» (l.1), «une haleine» (l.2) donnent à la locomotive des traits d'êtres vivants, mais l'auteur lui donne aussi un prénom «La Lison» ce qui renforce le fait que la locomotive soit un objet vivant. L'utilisation de noms communs comme «des souffles» (l.2), «une haleine» (l.2), «le sang» (l.3), «l'âme» (l.8) accentue cet effet d'un objet animal ou humain. De plus, le titre «La Bête Humaine» reflète très bien ces idées car le mot «Bête» fait référence aux traits animal de la locomotive et le mot «Humaine» à l'Homme donc à un objet hybride. Ajoutons que tout au long de cet extrait, la locomotive est comparée au cheval «le ventre ouvert» (l.1) pour la locomotive et «une déchirure de son ventre» (l.9) pour le cheval, «perdait sa vapeur» (l.1) pour la locomotive et «perdant également ses entrailles» (l.9) pour le cheval. Cela donne un effet de miroir: ce que ressent la locomotive, le cheval le ressent. La souffrance est représentée à travers le cheval qui est un animal, d'où le fait que l'auteur présente la locomotive sous des traits d'êtres-vivants. La locomotive est un objet et ne peut donc pas mourir. C'est pour cela que l'auteur utilise la transfiguration pour faire vivre la locomotive à travers le cheval et finir par la faire mourir à travers celui-ci. Dans cet extrait, l'auteur utilise donc une métaphore filée.
D'autre part, l'auteur nous fait part d'une scène pathétique. C'est à travers les allitérations en -r («renversée» l.1; «tiroirs» l.7; «arrachés» l.1; «affreuse» l. 7) que l'auteur nous montre la violence de l'accident que subit la locomotive. Il utilise des adjectifs «atroce» (l.10), «terrible» (l.10), «affreuse» (l.7) qui, métaphoriquement, nous exposent la souffrance et la douleur ressenti par la locomotive lors de ce violent