La Chambre de Jean-Paul Sartre comme récit existentialiste
Le récit présente d’abord les limites de la liberté existentialiste. On le voit par l’isolement vécu par Ève. Au cours d’une discussion entre ses parents inquiets, son père, qui va la visiter chaque semaine à son appartement, explique à sa femme les agissements d’Ève avec son mari, Pierre :
[Ève] ne le quitte pas d’une semelle, elle ne sort jamais sauf pour aller te voir, elle ne reçoit personne. L’atmosphère de leur chambre est tout simplement irrespirable. Elle n’ouvre jamais la fenêtre parce que Pierre ne veut pas. […] on se croirait à l’église. (p.44)
Le père d’Ève constate l’isolement de sa fille avec son mari dans une chambre d’appartement sans contact avec l’extérieur. Lorsque le père y est, il se croit à l’église, une image forte évoquant le recueillement, la solitude. D’autre part, le choix que fait Ève de renier le monde normal pour rester avec son mari fou entrave sa liberté. Après la visite de son père, elle fabule, puis elle réalise qu’en