La chason du mal aimé
Apollinaire
Introduction
La Chanson du mal aimé est un poème extrait du recueil Alcools publié par Apollinaire ; en 1913. Ce recueil rassemble des poèmes écrits à des époques différentes, avec alternances irrégulières, de poèmes longs/courts, des pessimistes à ceux où l’on croit percevoir une pointe d’optimisme. Le titre du poème qui nous est présenté : « la chanson du mal aimé » frappe car bâti sur un néologisme (mal aimé/bien aimé) et explique l’idée directrice du poème : « chanson » évoque un genre lyrique, et le poème est placé d’emblée sous le signe du malheur : Apollinaire fait le récit en chanson de ses amours malheureux avec Annie Playden, rencontrée en Rhénanie, que l’auteur va aller rencontrer à 2 reprises à Londres pour tenter de la ramener avec lui, afin qu’elle n’embarque pas pour les USA -> échec -> nouvelle déception amoureuse du poète.
1. un récit ancré dans un cadre urbain Il s’agit d’un récit à la fois réaliste et aux frontières du réel : Réaliste : évocation de la ville de Londres, qui, au-delà de la ville où est retournée Annie, symbolise les grandes villes et leur corruption : « voyou », « mauvais garçon » (vagabondage : « sifflotait les mains dans les poches » -> vie de bohème). « Demie brume » = mois de septembre. « Briques rouges » = maison de Londres. Le tout se résumant dans la taverne de la femme saoule qui succède au mauvais garçon. -> un univers louche mais réaliste, personnages inquiétants -> atmosphère surprenante car peu traditionnelle pour évoquer l’amour -> premier aspect original/moderne. Tout cela crée une atmosphère d’un monde un peu flou, ou rêve et réalité. Frontière de la réalité : « brouillard » « brume » « soir » -> univers irréel fantastique et inquiétant. -> Mise en place d’un décor urbain, des personnages qui vivent la nuit, le parti pris de faire de cet aspect de vie un objet de poésie = transposition d’une réalité quotidienne dans un univers de poésie. ->