La chine : stratégies de développement
En Chine, la première moitié du XXe siècle est marquée par une forte domination étrangère, ce qui rend impossible son affirmation sur la scène internationale. Les « traités inégaux » signés par les empereurs de la dynastie Qing accordent aux Européens des concessions en Chine, puis cette dernière doit affronter la politique de mise sous tutelle des Japonais, ce qui la fragilise forcément. Cependant, la Chine a une forte volonté de devenir une puissance internationale importante, et réussit à devenir, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le modèle d’un socialisme adapté aux pays en voie de développement. Alors, de quelles manières la Chine est-elle parvenue, grâce à une voie de développement autocentrée, à devenir une puissance émergente ? Adoptons une structure chronologique, en observant en premier lieu la situation du pays en 1945, puis intéressons nous aux stratégies de développement employées, pour enfin dresser le bilan de la Chine dans les années 1970.
I. Situation de départ en 1945
1. Une situation économique désastreuse
En 1945, l’économie de la Chine est totalement désarticulée. Les performances agricoles sont extrêmement réduites : l’agriculture reste majoritairement féodale et arriérée et maintient le monde paysan dans un niveau de vie très bas. L’industrie est elle aussi embryonnaire, elle est très faible au regard du potentiel économique du pays. Le secteur secondaire est en effet très irrégulièrement réparti et dominé par les besoins du commerce extérieur plus que par ceux de la consommation intérieure. De plus, en 1948, la part des exportations mondiales de marchandises de la Chine est de 0,9 %, ce qui prouve bien le très faible niveau de son économie à cette époque. Il s’agit d’une vie économique à caractère régional où chaque province vit de manière plus ou moins autonome. Mais un grand frein au développement est aussi le fait que les grands hommes d’affaires au pouvoir, derrière le parti Guomindang, se