La chrétienté et le christianisme se sont souvent développés en restant encadrés par deux pouvoirs distincts (mais non obligatoirement indépendants), se voulant tous deux au service des hommes et des peuples, à savoir le pouvoir temporel exercé par les rois et les chefs d'État et le pouvoir spirituel exercé par le pape (les protestantismes rompirent toutefois, dès le XVIe siècle, avec ce dernier pouvoir). Assez curieusement, cet encadrement a pu être quelquefois théorisé et justifié, par la « doctrine des deux glaives » (expression qui relève pourtant d'une conception parfaitement erronée du message des Évangiles). Dans la réalité historique, les dissensions entre ces deux pouvoirs ont été fréquentes et importantes, dès l'époque de la royauté et donc de la monarchie pourtant dite de droit divin, ce qui occasionna la recherche et la signature de différents concordats. Puis, dans l'histoire de la chrétienté au xixe siècle, ces deux pouvoirs ont collaboré un certain temps, par le biais du Concordat de 1801 (conclu entre Napoléon Bonaparte, général républicain issu du jacobinisme révolutionnaire, et la papauté). L'objectif était de respecter le religion majoritaire des français, asseoir (et contrôler) un nouveau pouvoir et d'assurer le bien commun. Dans les deux cas, on était en présence d'une religion d'État. Le christianisme présente aussi une (des) doctrine(s) politique(s), de nos jours dans une optique généralement démocratique. La doctrine sociale de l'Église s'est développée parallèlement (entre autres, Rerum Novarum en 1891, Quadragesimo Anno en 1931, Compendium de la doctrine sociale de l'Église en 2004, Caritas in Veritate en