la colline oubliée_m. mammeri
Après mon engouement pour La Traversée de Mouloud Mammeri, j’avais hâte de renouer avec cet auteur et de découvrir ses autres titres. Cette fois, je me suis donc penchée sur son tout premier roman La colline oubliée célèbre pour la polémique qu’il a soulevée à sa sortie. En pleine époque coloniale, emblème du clivage colon/colonisé, La colline oubliée a cristallisé les rancœurs d’un peuple subissant l’oppression de l’occupant. Encensé du côté français, le roman a été perçu par les algériens comme une volonté de l’auteur de faire le jeu du colonisateur en écrivant un texte identitaire s’intéressant uniquement au peuple kabyle. On retrouve dès cet instant cette querelle qui oppose les arabes et les kabyles, ces derniers s’estimant être les véritables algériens d’origine. En ne traitant que de sa communauté, Mouloud Mammeri est alors accusé de favoriser la division du peuple algérien et de faciliter ainsi sa domination par les français. La colline oubliée nous plonge donc dans la vie d’un petit village de Kabylie dans les années 1940. L’Algérie est encore colonie française et par ce statut, la France va exiger de sa population sa contribution à l’effort de guerre.
Les vacances d’été marquent le fin de l’année scolaire et Mokrane retourne dans le village de son enfance. Il espère y retrouver ses amis. Mais tous ont grandi, évolué, sont devenus adultes avec des préoccupations bien différentes de leurs anciens jeux d’adolescents. Se marier, avoir des enfants, s’installer et pourvoir aux besoins de sa famille sont maintenant leur horizon. Mouloud Mammeri ne nous raconte pas une histoire particulière, il n’y pas vraiment d’intrigue mais il nous dépeint la vie quotidienne de ce village et de ses habitants à l’époque coloniale. Certaines familles aisées s’en sortent bien mais pour la plupart des habitants, c’est un combat de chaque instant qui les occupe. Trouver un travail, le garder et surtout trouver de quoi nourrir sa femme