La contre-culture aux etats-unis de 1945 à nos jours
Le terme "contre-culture" fait référence à "un groupe social dont les actions et les productions s'opposent à la culture dominante, tout en ayant suffisamment attiré l'attention pour avoir été reconnues et, chose regrettable, définies par cette dernière", selon Bruce Benderson, dans son livre Concentré de Contre-Culture. C'est aux Etats-Unis que la contre-culture a trouvé, dans les années 60, une terre d'accueil propice à son épanouissement. Alors que la Vieille Europe, anéhantie par deux Guerres successives, n'a plus goût aux fantaisies contre-culturelles qui étaient aparues à foison lors de l'entre-deux guerres (dadaïsme, surréalisme...), les Etats-Unis sont devenues la terre promise pour les différents mouvements contre-culturels qui traverseront le XXème siècle. Dans sa définition, Benderson résume parfaitement le paradoxe de la contre-culture. Née d'une opposition avec le système idéologique dominant qui régit la société, elle se présente comme une alternative à cette culture dominante, alternative qui se démontre bien vite impossible à réaliser, de par l'assimilation progressive de la pensée contre-culturelle par la culture dominante et par la normalisation de ce qui était jadis considéré comme immoral, voir dangereux. De là, l'acte contre-culturel apparaît inutile et inconsidéré. Pourtant, c'est d'un tel paradoxe que la contre-culturel va influer sur la société. D'abord englobant des groupes sociaux minoritaires, les mouvements contre-culturels, par leur marginalité, leur instabilité et leur caractère contestataire, ont touché la société américaine au plus haut point, participant à l'évolution des moeurs et devenant un facteur important de certains choix politiques. De là, la contre-culture dans la société américaine apparaît comme un élément nécessaire, autant comme sonnette d'alarme de certains malaises sociaux que comme guide dans l'évolution d'une culture dominante de masse monolitique et stagnante. D'où l'interrogation suivante :