La crise de cuba
Les caractéristiques de ces nouvelles rampes de lancement pour missiles se rapportent à deux types d'installations distincts. Plusieurs de ces bases sont dotées de missiles balistiques de portée moyenne, capables de transporter une tête atomique à quelque deux mille kilomètres. Ce qui signifie que chacune de ces fusées peut atteindre Washington, le canal de Panama, cap Canaveral, Mexico ou tout autre ville située dans le sud-est des Etats-Unis, en Amérique centrale ou dans la région des Caraïbes.
D'autres bases en cours d'achèvement paraissent destinées à recevoir des missiles à portée dite intermédiaire capables de parcourir largement le double de cette distance, donc d'atteindre la plupart de nos grandes villes de l'hémisphère occidental, du nord de la baie d'Hudson au Canada jusqu'à une ville aussi méridionale que Lima, au Pérou. En outre, des bombardiers à réaction, qui peuvent transporter des armes nucléaires, sont en voie d'assemblage à Cuba, tandis que l'on y prépare des bases aériennes adéquates.
Cette transformation précipitée de Cuba en importante base stratégique, par suite de la présence de ces puissantes armes offensives à long rayon d'action et qui ont des effets de destruction massive, constitue une menace précise à la paix et à la sécurité de toutes les Amériques. Elles font délibérément fi, et d'une façon flagrante, du pacte de Rio de 1947, des traditions de cette nation et de cet hémisphère, de la résolution conjointe prise par le 87e congrès, de la charte des Nations unies et de mes propres mises en garde publiques aux Soviétiques les 4 et 13 septembre.