La crise financière internationale et la dépreciation du franc congolais
Professeur Blaise Sary Ngoy
I Introduction La crise financière internationale qui a secoué le monde s’éloigne de plus en plus. Mais ses traces dans certains pays du Tiers Monde restent indélébiles. Au Congo, elle a fait des ravages. L’économie peine à en sortir. Les mesures prises par les autorités monétaires pour la juguler n’ont pas donné des signes de sortie définitive. L’indiscipline budgétaire est accusée comme principales cause. Il s’agit d’une vision purement monétariste de la crise Mais, celle-ci est-elle la seule coupable qui a enfoncé jusqu’à ce jour le FC face aux devises[2] ? L’autorité monétaire s’en prend aux avances faites au gouvernement. Mais en dépit de la politique de régulation prise depuis, rien n’arrête la décente en enfer du FC. On observe de temps en temps l’accalmie et non l’appréciation durable. Dès lors, est-ce le manque de confiance des agents économiques qui cherchent à chaque occasion à se débarrasser de la mauvaise monnaie qui entraine celle-ci? Est-ce l’indiscipline budgétaire ou la santé économique tout court ? Les explications et les remèdes ne manquent pas dans le chef des spécialistes de la finance ; ils les puisent souvent dans les théories classiques sur les chocs subis par les monnaies et sur la nécessité de l’ajustement des taux de change[3]. Or cet ajustement de l’équilibre est possible uniquement lorsque les monnaies en question se concurrencent sur le même marché et jouent leurs rôles classiques ; c’est-à-dire qu’elles ont libre cours sur le marché et disposent des pouvoirs d’achat ajustables d’une manière non intempestive. Les fonctions actuelles du FC prêtent-elles à un tel ajustement ? A quoi est due la chute constante du FC dont la crise n’a fait que révéler l’irréversible? La réponse à cette question nous semble capitale avant d’envisager les mesures de sauvetage. Depuis le début de la crise financière dont les