La crise financière a-t-elle eu des répercussions sur le milieu humanitaire ?
INTRODUCTION
Dans une conférence de presse précédant la retraite annuelle des Coordonnateurs humanitaires de l’ONU, le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies chargé des affaires humanitaires, John Holmes, a fait le bilan de l’état du financement des opérations en cours. Bien que les donateurs continuent leur effort de générosité malgré la crise, il a rappelé que 60% des besoins ne sont toujours pas couverts pour 2010 et en a appelé à la solidarité des États membres. Si l’on aurait pu croire avec l’importance des fonds donnés à Haïti en début d’année que la crise avait finalement un impact limité sur les dons humanitaires, le discours de M. Holmes laisse de fait penser le contraire.
Les ONG et les organisations humanitaires s’inquiètent donc, alors que crise financière et crise économique s’enlisent. Difficile, en cette période de récession, de parler d’aide internationale car dans cette conjoncture peu réjouissante, la politique dominante est plutôt celle du chacun pour soi. Baisse du pouvoir d’achat et crainte du futur amènent à une réduction des donateurs particuliers. Néanmoins, on voit de plus en plus se développer des partenariats de mécénat entre entreprises et organisations humanitaires. Ces derniers apports étant plus importants que ceux des particuliers, quel est l’impact final ? Permettent-ils de compenser la réduction des dons particuliers ou assiste-t-on à ralentissement général des fonds récoltés par le milieu humanitaire ? En bref, assiste-t-on au début de la fin de l’humanitaire ?
D’autre part, l’impact de la crise est-il seulement d’ordre financier ? Une association humanitaire fonctionne certes avec des fonds, mais également grâce à la somme des volontés de chacun. Ce volontarisme a-t-il diminué du fait de la crise, les personnes volontaires préférant s’employer à une activité rémunératrice ? Qu’en est-il donc réellement ? La crise encourage-t-elle au don ? Ou au