La croissance économique est-elle toujours favorable au développement ?
A partir des années 1960, certains pays qu’on regroupe sous l’appellation « nouveaux pays industrialisés » ont amorcé un important et fulgurant décollage industriel, rattrapant ainsi, en peu de temps, leur retard économique vis-à-vis des pays les plus développés.
Depuis une vingtaine d’années, on nomme pays émergents ces pays dont la structure économique et le niveau de vie, grâce à une croissance rapide, tendent à se rapprocher de ceux des pays développés.
Pourtant, ces croissances effrénées peuvent poser problème. C’est le cas notamment en Chine, où la croissance – cette course effrénée à la croissance – présente certaines conséquences néfastes : une importante dégradation de l’environnement par exemple. Des conséquences pour le moins mitigés, donc. L’idée d’un « mieux-être inhérent à la croissance économique » semble critiquable, et se trouve de plus en plus vivement critiquée.
Nous nous trouvons ainsi confronté à une contradiction entre l’idée de croissance (la hausse durable de la production, c’est-à-dire l’enrichissement), et l’idée de développement (au sens large, les conséquences de l’activité économique sur la société ; des conséquences qui sont a priori positives). La croissance semble, dans certains cas, être un obstacle au développement humain – un obstacle à l’amélioration des conditions de vie et au bien être d’une population.
La croissance, qui semblait être la condition sine qua non à tout développement, pose problème. Elle entraîne des dégâts et soulève des questions. Plus généralement, et on le constate pareillement dans les pays les plus riches, la corrélation entre croissance et développement affiche certaines limites. Nous pouvons ainsi nous demander si la croissance n’est pas, à un certain moment, simplement destructive du progrès humain, si elle ne peut pas représenter un obstacle aux avancées sociales, une entrave au bien-être. Si, un en mot, la croissance