La culture permet-elle d'échapper à la barbarie?
La notion de culture a de nombreux sens: le plus général désigne tout ce qui s'oppose à la nature, et qui est propre à l'homme: elle constitue l'ensemble des mythes ou des savoirs-faire. Le sens plus restrictif concerne les cultures des différentes sociétés et ce qui les construit: traditions, techniques particulières... La culture peut aussi désigner le raffinement personnel d'un individu, au sens des connaissances personnelles, sur la littérature par exemple. La barbarie comprend elle aussi plusieurs sens. A l'origine, les grecs considéraient les étrangers de barbares. Son sens a finalement évolué et désigne aujourd'hui ce qui est inhumain, sauvage, cruel. La culture permet ainsi aux hommes de s'éloigner de la barbarie et de l'état de nature. Pourtant, le XXe siècle a été le témoin d'actes monstrueux et de barbarie sans précédents, dont l'exemple le plus terrible et le plus tristement connu reste la Shoah par la civilisation européenne, qui s'est longtemps considérée comme culture supérieure aux autres peuples. Ainsi, si la culture permet de s'éloigner de la barbarie, pourquoi ne peut-elle pas l'anéantir? Pour répondre à cette question, nous étudierons l'aspect positif de la culture au sens de civilisation, puis le fait que la culture n'empêche pas la barbarie. Enfin, nous verrons que la barbarie peut être définie au nom de valeurs dépassant l'ensemble des sociétés.
La culture, au sens sociologique et classique, est d'un point de vue Rousseauiste, la norme qui permet d'améliorer l'homme et de l'éloigner de l'état de nature, c'est à dire de l'état animal. La culture est de ce fait ce qui nous permet de moins ressembler aux animaux, notamment de la barbarie en enrichissant les hommes de connaissances ou en leur faisant développer des savoirs-faire particuliers. Il n'y a alors pas de nature humaine mais bien une condition humaine, mise en forme par la culture. La culture permet notamment d'établir des rapports