La demographie-etude du cas de la reunion
La population réunionnaise doit son évolution, jusqu’aux années 1910, aux seuls effets des mouvements migratoires et non à son accroissement naturel. Dès le début du XVIIIème siècle, l’économie de plantation génère des besoins en main d’œuvre qui seront couverts par l’importation des esclaves jusqu’en 1848 et par l’arrivée des engagés Indiens jusqu’à la fin des années 1880. Le dernier quart du XIXème siècle est marqué pour la Réunion par une très grave crise économique et sociale. Cette île est éclipsée par l’ouverture du canal de Suez qui la place à l‘écart des routes maritimes allant vers l’Orient et l’Extrême-Orient, par l’annexion de Madagascar et par une forte déstabilisation du monde rural (maladie de la canne et ruine des petits planteurs). Elle sombre dans un tragique abandon qui, cumulé aux grandes vagues épidémiques, entraîne une stagnation, voire une régression de sa population (182.000 hab. en 1877, 173.315 en 1902 et 181.909 en 1923).
À partir du début des années 1920 et surtout des années 1930, le moteur de l’évolution démographique est lié à l’accroissement naturel.
L’évolution de l’accroissement de la population de la Réunion sera étudiée ci-dessous à la lumière des dernières périodes intercensitaires et dans le cadre de la transition démographique :
1- Évolution de la population
2- Le cadre conceptuel de la transition démographique
La transition démographique réunionnaise a été courte en durée et haute en accroissement. La baisse de la mortalité en a été le moteur essentiel. Le taux de mortalité actuel est quatre fois inférieur à celui de la fin des années quarante, alors que le taux de natalité ne représente qu’un peu moins de la moitié du taux maximum atteint en 1952.
Jusqu’au début du XXème siècle, l'effectif des décès était supérieur à celui des naissances. La mortalité évoluait peu, si l’on excepte les aléas climatiques et épidémiques. Elle s’est maintenue entre 25 et 35‰ durant la