La dentelle de calais
« Esprit Lingerie » interroge de façon inédite les rapports existants entre le vêtement et le sous-vêtement au XXème siècle. C'est la 2ème exposition d’envergure de la Cité de la Dentelle. Ouverte il y a un an, celle-ci - qui outre son rôle muséographique se veut un laboratoire des techniques d'aujourd'hui - a accueilli depuis 62.000 visiteurs.
"L'exposition interroge les rapports entre vêtement et sous-vêtement au XXème siècle avec l'importance prise par la lingerie, passée d'une fonction d'utilité à celle de plaisir jusqu'à la faire apparaître de nos jours par dessus le vêtement", souligne Shazia Boucher, commissaire de l'exposition. L'exposition offre un montage des films culte - surtout des années 1950 - qui servent de publicité vivante à la dentelle. Des créations artistiques contemporaines où ce matériau joue un rôle clef concluent l'exposition : imbrications d'objets masculins et féminins tissés de Sophie Menuet et impressions de corps féminins très ronds et mûrs sur chemises de nuit de la finlandaise Silja Puranen. L'exposition exalte implicitement la "dentelle de Calais" issue des métiers à tisser "Leavers", machines en fonte pouvant atteindre 25 mètres de long et peser 13 tonnes, dont cinq exemplaires sont conservés à la Cité de la dentelle et de la mode. Parallèlement, la situation de l'industrie de la dentelle mécanique a continué à s'aggraver à Calais. Selon Morgan Railane, auteur avec Thierry Butzbach d'une nouvelle édition du livre "Qui veut tuer la dentelle de Calais" (Editions Les lumières de la ville), elle a perdu en un an la moitié de ses effectifs, qui ne sont plus que d'à peine 500 personnes. Le parcours de l'exposition Elle met en éclairage la nouvelle orientation opérée au lendemain de la dernière guerre par les industriels dentelliers de Calais qui, tout en poursuivant leurs productions traditionnelles de