La délinquance juvénile
I-L’évolution de la délinquance chez les jeunes en France depuis le début du XXe siècle.
Au niveau statistique, ce n’est pas évident d’évaluer l’importance de la délinquance juvénile car les infractions commises ne sont pas toujours signalées. En effet, en général, les parents préfèrent s’occuper eux-mêmes des problèmes que posent leurs enfants. De plus, selon les périodes et sur le plan législatif, certains actes sont pénalisés alors que d’autres sont dépénalisés. Néanmoins, plusieurs tendances sont observables en France car elles marquent l’évolution de la délinquance juvénile. En premier lieu, une certaine stabilité est identifiée durant l’entre-de-guerre, 12 165 mineurs jugés en 1939 contre 13670 en 1912. Mais par la suite, une recrudescence de la délinquance juvénile est relevée pendant la Seconde Guerre mondiale. Le nombre des mineurs jugés a nettement augmenté en triplant son chiffre entre 1939 et 1945. En 1943, le nombre est de 34 811 mineurs jugés pour divers méfaits. Cette expansion est dû à l’effet de guerre où les adultes comme les mineurs transgressent les lois afin d’obtenir d’autres ressources qu’ils ne possèdent pas. Toutefois, cet accroissement s’est apaisé dans les dix premières années de l’aprèsguerre avec une forte diminution du nombre de mineurs arrêtés qui redescend à 13 504 en 1954. Cependant, à partir des années 1960, une remontée bouleversante est constatée, une hausse de la délinquance qui a plus que quintuplée. En 1960, 26 894 mineurs sont jugés ; 46 779 en 1970 ; 56 959 en 1975 ; 66 450 en 1980 et enfin 71 519 en 1986. Ainsi, le taux de délinquance juvénile est passé de 3 ,25 % en 1955 à 10,50% en 1985. Or, cette augmentation fulgurante est plus ou moins liée avec les prémices du « baby-boom » qui a explosé après la fin de la Seconde Guerre. Et par ailleurs, avec l’apparition des « blousons noirs », une sous-culture juvénile apparue en France, issue de