La démocratie représentative permet-elle la réalisation de l'intérêt général ?
« Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », c’est ainsi que le Président américain Abraham Lincoln avait résumé « démocratie », un régime politique qui consiste plus spécifiquement à établir l’égalité politique de tous les citoyens qu’il régit, ainsi qu’à garantir des élections libres et pluralistes, une séparation des pouvoirs, et les libertés publiques, individuelles et collectives.
Cette théorie a en pratique plusieurs variantes et certains voient en la démocratie « directe » - comme celle mise en place à Athènes au Vème siècle avant J.C – sa reproduction la plus conforme. Pourtant, la forme de démocratie la plus répandue à travers le monde est celle dite « représentative » ou « indirecte ». Bien qu’elles semblent nominalement opposées et qu’elles présentent des divergences organisationnelles, ces deux formes de démocratie ne sont pas si antagonistes puisqu’elles défendent toutes deux le même objectif : garantir la réalisation de l’intérêt général.
Mais la démocratie représentative permet-elle réellement la réalisation de l’intérêt général ? Ou ce modèle ne nourrit-il pas en fait l’illusion d’un pouvoir du peuple, un principe qui dans le cas échéant semblerait intrinsèquement contradictoire.
Peut-être convient alors, dans un premier temps, de juger les motivations de la démocratie représentative et de ses valeurs démocratiques, dans un second temps de connaitre les principes d’une démocratie représentative et de par la suite tenter de mettre à jour les tares qui délégitiment cette variante de la démocratie.
I – Motivations de l’instauration de la démocratie représentative
La démocratie représentative s’oppose à la démocratie directe dans laquelle le peuple prend lui-même les décisions.
1 –Limites de la démocratie directe
Manin : Le terme de « démocratie » apparaît en Grèce au VIème avant J.C, plus précisément au sein de la cité d’Athènes. Si le