Tartuffe
1) La coordination entre les mots maîtres et valets renvoie à la relation qu'ils entretiennent mais aussi à leur fonction dramatique. On peut faire beaucoup de rapprochements entre les valets et les maîtres mais leurs emplois restent antinomiques : l'un est le supérieur et l'autre le subalterne. Le théâtre exhibe constamment le fait que le valet est la propriété de son maître. C'est avant tout grâce à l'argent que le maître peut se payer le valet. Les valets sont tellement "chosifié" par leurs maîtres qu'ils en deviennent des non-personnes. Il se peut que le valet devienne complice des mensonges de son maître (comme c'est le cas de Suzanne qui est complice de La Comtesse dans la scène XIX de la pièce "Le mariage de Figaro"). Le maître et le valet ont deux identités différentes : l'un possède, l'autre agit. Sur scène, dans le jeu théâtral, dire ça signifie avant tout agir. C'est ainsi pour reprendre le dessus sur les maîtres que les valets déploient sur scène un jeu verbal vertigineux parfois allant jusqu'à dépasser leurs maître comme lorsque Dorine rabaisse Tartuffe dans le Texte A. Si les valets deviennent souvent les maîtres du jeu, ils ne sortent pas indemnes de l'aventure. A vouloir vivre dans la peau d'un autre en empruntant son rôle, ils finissent par y croire réellement et ont ensuite le goût amer des désillusions. C'est le cas de Claire (qui se met dans le corps de sa maîtresse) qui fait ressentir a Solange (qui prends le rôle de Claire en tant que servante) toutes les injures que celle-ci doit endurer chaque jour de la pat de sa maîtresse dans le texte D. Le théâtre, fondé principalement sur l'illusion, permet de remettre profondément les relations humaines et psychologiques qui lient les maîtres et les valets. Cette illusion est parfois contestée comme dans le texte B où Arlequin n'est plus esclave de son maître car son milieu actuel (le milieu naturel) lui permet de posséder autant que son maître et donc de ne plus dépendre de lui. Si le