La démographique
La France s'est beaucoup agrandie pendant le Second Empire. Elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perd l'Alsace-Lorraine (l'Alsace en totalité et la Lorraine en partie) au traité de Francfort de 1871 et tombe dans un nationalisme revanchard, bien moins généralisé cependant qu'on ne le laisse entendre aujourd'hui.
L'espace national s'unifie en intégrant les nouvelles provinces et les campagnes; ainsi le tacot, dont le réseau ferroviaire se densifie, contribue à désenclaver les campagnes (loi Freycinet). En effet, la population, qui s'urbanise progressivement, reste en majeure partie rurale (56 % en 1911). La démographique française reste en revanche peu dynamique.
La population française, toujours très hiérarchisée, prend conscience d'appartenir à une seule et même nation et acquiert la fierté d'être une grande puissance. Les classes moyennes exercent un poids important dans les conditions de la vie politique nationale, marquée par la constitution de nouveaux partis libéraux (modérés et radicaux), avec un large consensus républicain et patriotique.
Paris est une ville en pleine urbanisation et de modernisation à l'image de la France ; Elle incarne à elle seule le prestige de la France sous la Belle Époque. Déjà fortement rénovée par Georges Eugène Haussmann, elle devient de plus en plus peuplée (3 millions d'habitants).
Ce constat positif sur la Belle Époque doit cependant être nuancé puisque l'on observe en France un retard économique indéniable dû à des problèmes d'ordre démographique (peu de naissances, malthusianisme), structurel (une majorité de très petites entreprises, très peu de salariés et un artisanat très attaché à la tradition qui ralentissent la production), malgré de nombreux investissements à l'étranger (les emprunts russes), et dans le domaine de l'agriculture (main