La dénazification
Il convient de montrer que l’on a affaire à deux cas de figure très différents :
L’effondrement du régime nazi est brutal et lié à la défaite militaire. Comme dans le cas du fascisme italien, il est totalement discrédité et il ne peut pas survivre à l’invasion. Les puissances alliées ont posé dès la déclaration de Moscou en octobre 1943 le principe du jugement des crimes nazis et leur accord pour éradiquer le nazisme, mais, par delà cet accord qui débouche sur le tribunal international de Nuremberg, quelles sont les réalités de cette éradication dans les différentes zones d’occupation? Quel est l’impact de la guerre froide naissante sur le processus de dénazification ?
Le régime soviétique auréolé par Stalingrad est au contraire conforté par la victoire. Le processus de sortie du totalitarisme est dans ce cas progressif. Il n’aboutit à la chute définitive du régime que dans la dernière décennie du siècle. L’impression de brutalité de l’effondrement de l’URSS après celui du Mur de Berlin ne doit pas faire oublier les racines profondes de cet évènement majeur de l’histoire du XXe siècle.
La dénazification de l’Allemagne et le procès de Nuremberg
Cette dénazification ne se résume pas au procès de Nuremberg, même si ce dernier en est la manifestation la plus emblématique et met en place une dimension nouvelle du droit international. Au cours d’un procès qui dure de novembre 1945 à septembre 1946, 22 hauts responsables nazis doivent répondre, devant le tribunal international de Nuremberg de quatre chefs d’accusation : complot pour dominer l’Europe, crimes contre la paix, crimes de guerre et, véritable nouveauté juridique, crimes contre l’humanité. Le principe ainsi posé va donner lieu à des actions en justice ultérieures contre des nazis (Eichmann, Barbie) et inspire toujours aujourd’hui les actions des tribunaux pénaux internationaux. Mais les peines prononcées à Nuremberg (12 condamnations à mort, 7 à la prison à vie, et 5 acquittements)