Très différents les uns des autres, les auteurs de la Nouvelle vague, n'ont jamais prétendu appartenir à une école qui aurait eu ses normes esthétiques spécifiques, chacun à leur façon refusant une certaine convention du cinéma d'après-guerre, animés par un sentiment de révolte. Parmi eux, Claude Chabrol impose un style d'écriture ironique, acide et caustique qui prend pour point de départ le drame bourgeois classique retourné contre lui-même pour dénoncer et critiquer ses habitudes et ses soi-disants bonnes mœurs. Le plus souvent à l'encontre de la grande ou de la petite bourgeoisie, Chabrol s'attaque toujours à une étude psychologique toute en nuance mais qui révèle une grande férocité. La Femme Infidèle, sortie en 1969, s'inscrit dans la plus pure lignée Chabrolienne. Situant son récit au sein d'une famille bourgeoise parisienne, le cinéaste va, comme à son habitude, nous peindre un portrait au vitriol de ces gens qui ont tout pour être heureux et qui trouvent le moyen d'être triste. Toutefois se serait réduire la lecture de ce film à un simple stade de critique et omettre une autre partie du contexte socioculturel de l'époque. Depuis les évènements de 1968, les mouvements féministes connaissent une forte expansion à travers le globe. Aux Etats-Unis, par exemple, le Women's lib milite pour la fin du sexisme, de la discrimination et prône une véritable égalité entre les sexes. En France, le M.L.F., mouvement de libération des femmes, lui emboite le pas et s'attaque à la domination patriarcale. Il est caractérisé par sa non-mixité et son combat contre les institutions. Les femmes menées par Antoinette Fouque soulèvent des questions qui sont jusqu'alors taboue (relatives au corps, à la sexualité, au viol, à l'avortement légalisé en 1975) et développent deux conceptions pour mener à bien cette lutte. La première repose sur l'affirmation de la différence sexuelle entre homme et femme et la deuxième sur la négation même de cette différence, prétexte à cette